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Grimes et châtiment

Il est question de L'Art de la guerre, de Sun Tzu, dans Violence, extrait du fabuleux Miss Anthropocene. Normal, pour un coup de grâce.

Grimes et châtiment
Par Julien Grunberg
Feb. 27, 2020

Grimes n’est plus à une contradiction près, à l’image du titre de son dernier album : Miss Anthropocene, telle l’ère géologique au cours de laquelle l’homme s’est placé en acteur central, laissant une empreinte durable et, disons-le, irréversible. Ce qui revient, en fin de compte, à une aversion doublée de mépris pour le genre humain. Miss-anthrope (vous l’avez ?) apparemment, n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin. Mais quelle voie la chanteuse canadienne, productrice de l’ombre attirée par la lumière, suit-elle ? A la fois plusieurs, tant ses influences s’additionnent, de la techno underground à la pop mainstream, en passant par les sonorités éthérées du label 4AD, Cocteau Twins en tête, et aucune – ce qui revient à dire la sienne. Férue de mysticisme et obsédée par l’intelligence artificielle, celle qui est désormais aussi connue pour être la compagne d’Elon Musk, dont elle est actuellement enceinte – leur enfant, vient-elle de déclarer, choisira lui-même son genre –  ne veut décidément pas choisir. Amour et pulsion de mort (thème transversal de ce nouvel album), ange contre démon, Moyen-Âge versus futur… Claire Boucher alias Grimes réunit les antagonismes avec une évidence effrontée et accouche de son œuvre la plus sombre et la plus accessible à ce jour.





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